Madere Porto Santo
Après 10 jours passés à Cascais, nous décidons d'appareiller, cap sur l'île de Porto Santo. Environ 500 miles nautiques nous séparent de cette île. Nous sommes le 7 juillet, il est 10h30... Allez, on se lance pour le grand saut !!! c'est une grande première, la plus longue navigation seulement tous les deux.
Dès la sortie de la baie le vent est bien présent et la houle ne tarde pas à vivement nous secouer. Nos estomacs sont une nouvelle fois mis à dure épreuve ! Dire que nous en sommes qu'au début et que nous passerons au minimum 4 jours en mer sans escales. Nous hésiterons même un moment à faire demi tour !!!
Malades tous les deux 24 heures durant, nous prenons néanmoins nos quarts avec énormément de difficultés et de souffrance. Chichi vomit à plusieures reprises ; c'est horrible. Chouchou est plus que barbouillé. Quelle Aventure ! Mais que faisons nous là au bout milieu de l'océan à tenter de lutter contre notre mal de mer qui ne semble pas vouloir nous laisser un peu en paix ! On se pose de nombreuses questions... Promis c'est super dur même si le capitaine parait très serein à la barre. Allez c'est juste pour la photo.
Il ne fait pas très chaud, nous dormons très peu. De plus nous avons énormément de mal à nous alimenter. Pas grand chose ne passe si ce n'est la soupe... quasiment froide. Nous résistons malgré tout.
Une première nuit inoubliable mais pas dans le bon sens du terme. Nous ne dormirons tout au plus une heure chacun à notre tour... et en plusieures fois. Le lendemain à 10h30 nous avons parcourus 140 miles. Il nous en reste encore 350!!!
La houle nous laisse quelques moments de répis, mais pas pour très
longtemps malheureusement. Le ciel est bien bas et plus que gris. Nous
reprenons un peu d'appétit mais les nausées sont toujours présentes.
D'ailleurs
elles ne nous quitterons pas durant toute la traversée
avec tout de même des
moments moins pénibles que d'autres.
Le 10 juillet 18 heures, l'île de Porto Santo est en vue. Mais quel soulagement après avoir passé 4 jours et 3 nuits en mer. Une navigation difficile, houleuse, venteuse mais il a toujours régné à bord une bonne entente, une symbiose, une entraide et une solidarité à toute épreuve. Tant de choses et de moments difficiles partagés. Tout cela soude un couple et nous sommes sortis grandit de cette expérience. Nous pouvons tous les deux être très fiers de nous. Notre acharnement et notre envie de partir ont eu raison de cette navigation laborieuse incommode et pénible.
Nous accostons à la marina à 18h45. Le soleil a décidé de nous accueillir paré
de ses plus beaux rayons, histoire peut-être de se racheter une bonne conduite.
Il nous a tellement négligé ses 4 derniers jours. Juste devant nous, Annie et
Jean-Michel à bord de leur Beneteau 421 baptisé "MAEVA" (prénom d'une de leur
petite fille).
Ils s'amarrent rapidement et avec une attention toute particulière
nous aident à faire de même.
Quelle gentillesse, nous ne nous connaissons pas et malgré tout ils sont là à nous donner un coup de main. Il règne au sein de ce monde un peu à part qu'est le milieu de la "plaisance" une entraide immense et une réelle envie de donner et partager. Cocktail bien amarré au quai, nous ne perdons pas une minute pour décompresser et prendre un verre afin de fêter notre arrivée. Nous sommes exténués mais tellement heureux d'être arrivés à bon port et sans encombre. C'est un sentiment très particulier mais si intense.
Le soleil se couche sur l'île. Le calme retrouvé nous appelons nos proches afin de
leur raconter notre épopée tumultueuse. Tous sont très fiers de nous et cela nous
réchauffe le coeur avec beaucoup d'émotion.
Alors que Chouchou vérifie les amarres sur le quai, Annie et Jean-Michel lui proposent que l'on viennent prendre un verre à bord de leur bateau. Cela restera une soirée inoubliable.
Au fil de la discussion, il s'avère qu'ils sont partis en même temps que nous et qu'ils ont vécus les mêmes ressentiments. Pour eux également la navigation fut plus que pénible. Ils se sont demandés eux aussi ce qu'ils faisaient là au beau milieu de cet océan qui sans cesse mettaient leur corps à dure épreuve !!!
Mais quelle rigolade, des crises de fous rire à n'en plus finir. Nous repensions à ces moments qui nous avaient parus si compliqués. Jean-Michel nous rétorque qu'à compter d'aujourd'hui nous ne sommes plus des plaisanciers mais des navigateurs.
Tout le monde approuve en coeur. Avoir partagé la même expérience, nous rapproche.
Une excellente soirée de détente qui a permis à chacun d'entre nous de se libérer
de nos angoisses et de notre stress. Le destin fait bien les choses...
Pour la petite histoire Annie et Jean-Michel sont restaurateurs sur Brest.
Leur
établissement " LE FENDER " vous propose en autre des spécialités mexicaines mais
propose bien d'autres plats. Situé sur le port, n'hésitez pas à leur rendre une petite
visite et saluez les grandement de notre part. Ce sont vraiment des personnes très
sympatiques qui méritent réellement que l'on fasse leur connaissance.
Leur but est d'amener tous les deux leur bateau aux Antilles afin d'y séjourner six
mois de l'année. Un projet de longue date pour lequel ils redoublent d'effort afin
d'y arriver. Chapeau bas les copains !
Le lendemain nous irons à la rencontre d'Irène et de Romain. Un petit couple
tellement adorable et si attachant. Nous étions non loin l'un de l'autre au mouillage
dans la baie de Cascais, mais sans vraiment nous parler. Nous avions appris par
François du catamaran "NEMO" avec qui nous avions sympathisé au mouillage, qu'ils
se rendaient dans un premier temps à Porto Santo à bord de leur bateau prénommé
"MOLOKOI". Lorsque nous avons reconnu leur bateau sur les pontons, nous sommes
directement allés leurs parler.
La petite Irène lavait son linge avec beaucoup
d'ardeur.
Romain son futur mari ( ils se marrient en février prochain! ) s'attelait à la
maintenance de Molokoï. Tous les deux infirmiers, ils prévoient d'amener leur
bateau en Guyane afin d'y travailler. Ils ont acheté ce bateau pour lequel ils ont
entrepris un an et demi de travaux afin de le restaurer et de le faire naviguer en
toute sécurité. Des jeunes vraiment adorables et méritants. Le feeling est tout de
suite passé et le soir suivant nous les invitions avec Annie et Jean-Michel à bord
de Cocktail.
PS du capitaine "pour le mariage si vous voulez y assistez envoyer moi un petit mot je crois que cela fera plaisir à romain, je sais qu'il n'a pas beaucoup d'amis"
ils picollent les bretons
La mayonnaise a pris très rapidement. Une bande de joyeux lurons dont les caractères aussi différents soient ils semblaient tout à fait être en osmose. D'ailleurs, nous nous sommes retrouvés quasiment tous les jours.
Romain s'est adonné à nous préparer son dessert favori : le crumbble. Un vrai délice !!! Et oui Irène, tu avais raison c'est une tuerie ! Bravo à notre chef patissier préféré.
Ballades en quad ( Romain toujours présent afin de déceler un problème quelconque ). Nous avons sillonné l'île qui, comme Madère est d'origine volcanique.
Les points de vue sont splendides.
Un petit arrêt pour la photo. Ne sont-ils pas mignons ces deux petits chéris!!!
Cela mérite bien un beau mariage : nous leur souhaitons un peu en avance tout le
bonheur du monde, une ribambelle de bébés et une vie paisible en Guyane.
L'île apparait comme constituée de plusieures collines isolées et escarpées.
Contrairement à Madère, Porto Santo est très aride, sans beaucoup de végétation,
bien que des tentatives de reboisement soient actuellement en cours. En effet, nous
trouverons de nombreux endroits aménagés pour y pique niquer surtout dans le sud
ouest de l'île.
De là, nous avons pu comtempler des magnifiques couchers de soleil, que Chichi
photographiait sous toutes les coutures.
Un des plus grand charme de Porto Santo réside sans conteste en sa superbe plage
qui dit-on égale tout ce que les Caraïbes ont de mieux à offrir, sauf peut-être en
ce qui concerne la température de l'eau et le vent souvent présent !
Pour le fun et parce que l'on en redemande, un autre dîner à bord de " Maeva ".
Jean-Michel, adepte des chanson de Johnny nous a passé quelques uns de ses tubes les
plus connus et c'est en coeur que nous avons chanté avec plein d'entrain : Gabrielle,
Les portes du pénitencier.....Vous vous souvenez les ptits loups ??? C'était TOP!
On
se souvient des lendemains un peu difficiles. Pas vrai Irène ? Allez c'est juste
pour t'embetter. Ne dit-on pas qui aime bien châtie bien ?
Les jours passent, bientôt quinze jours que nous sommes ici. Le mot " ennui " est
bannit de notre vocabulaire. Romain aide Chouchou dans le démontage des winchs.
Ce
fut laborieux mais ils y sont tout de même parvenu.
Je ne pouvais pas fermer la page de Porto Santo sans vous faire part d'une photo qui marquera sûrement les anales de notre périple. Chouchou en plein DELIRIUM avec posé sur sa tête un poulpe tout frais sorti des étales d'une poissonnerie. Mais qu'est ce qui lui prend ? Je me suis posé la question de savoir s'il ne fallait pas le rapatrier de toute urgence. Vous n'auriez pas fait la même chose à ma place ? Merci de me donner votre avis en inscrivant un petit mot sur le livre d'or sur la page d'accueil de notre site.
